Menu
Libération

Les ressources humaines s’épuisent

Article réservé aux abonnés
publié le 1er octobre 2011 à 0h00

Dans le tourbillon de l’actualité de la semaine, un chiffre est passé inaperçu. Il donne comme aucun autre la mesure des désordres du travail : un tiers des salariés français songent sérieusement à quitter leur entreprise, 57 % de plus qu’il y a quatre ans ! L’étude «What’s working» du cabinet Mercer - réalisée au cours des six derniers mois auprès de 30 000 salariés dans seize pays - ne laisse aucun doute sur le désengagement croissant des salariés envers leur entreprise, un phénomène encore plus marqué en Italie, au Royaume-Uni ou au Canada. La violence de la crise a exacerbé, accéléré, radicalisé le mouvement. Mais au tournant du siècle, quelque chose s’est cassé dans le travail.

Fort de cette intuition, François Chérèque n’a pas souhaité écrire un brûlot anticapitaliste de plus, une thèse de sociologue ou un réquisitoire stéréotypé d’apparatchik syndical. Il n’y a ni slogan ni prétention théorique ni misérabilisme dans ces 225 pages, mais des rencontres, des visages, des situations humaines. Du témoignage brut, sans fioritures.

Le secrétaire général de la CFDT embarque le lecteur dans ses interminables tournées d’entreprises publiques et privées.

Dans cette mosaïque d’histoires collectives et individuelles, il y a des agents de Pôle Emploi perdus face à une réforme qui s’est faite sans eux, des commerciaux d’une mutuelle privés de bureaux et infantilisés, des personnels d’un hôpital solidaires mais en butte au casse-tête constant de l’organisation, des travailleurs de nuit