«Je suis prophète et semeur de doutes»1. Retenez cette citation; il sera peut-être de bon ton de la ressortir jeudi. Son auteur, le poète syrien Adonis, est le favori des bookmakers pour l'obtention du prix Nobel de littérature. Le site Ladbrokes.com le donne ainsi gagnant à 4 contre 1 devant un autre poète, le Suédois Thomas Transtromer (6/1), égérie l'année dernière des parieurs.
Ensuite suivent le Japonais Haruki Murakami à 8/1, le Hongrois Peter Nadas à 10/1, et l'Algérienne d'expression française Assia Djebar, à 12/1. Les Américains-qui-sont-favoris-chaque-année-mais-qui-en-fait-ne-gagnent-jamais-parce-qu'ils-sont-trop-connus sont un peu derrière avec Thomas Pynchon à 16/1 et Philip Roth et Cormac McCarthy tous deux à 25/1. Côté Français, la grosse cote est Yves Bonnefoy, 50/1, le-poète-qui-le-mérite-mais-qui-comme-beaucoup-ne-l'aura-pas-avant-de-mourir.
Si on imagine que le prix Nobel de la paix va forcément revenir à un des acteurs majeurs du Printemps arabe (les peuples en général, Internet, des activistes, des blogueurs, etc), cela pourrait aussi le cas du prix Nobel de littérature.
Poésie et résistance
A ce titre, Adonis (ou de son vrai nom Ali Ahmed Saïd Esber) qui a demandé dans une lettre ouverte au président Bachar Al-Assad