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Libération
Interview

Alissa York au pays des mouffettes

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publié le 6 octobre 2011 à 0h00

La romancière canadienne Alissa York, née en 1970, a déjà montré son intérêt pour les animaux dans Amours défendues et Effigies. Un faucon, un chien, une mouffette circulent dans Fauna, dont les héros sont des personnages perdus ou blessés. Ils se rencontrent autour d’une casse automobile, où un homme de bonne volonté les accueille. Ils ont en commun l’amour des livres.

«A l’origine du roman, il y avait cette idée de la ville où les humains et les animaux vivent côte à côte, chacun chez soi, à la fois intriqués et séparés. J’avais pris le métro pour traverser la vallée, et je regardais en bas, je me demandais qui pouvait bien habiter là. Dans une ville, j’ai toujours conscience de la présence des animaux autour de moi. Je suis sûre qu’il y a des renards à Paris, d’ailleurs j’ai vu des photos. Il y en a aussi à New York. A Toronto, il y a beaucoup de ratons laveurs. Derrière chez moi, il y a une nouvelle famille chaque printemps avec six ou sept petits. Ils entrent dans les maisons, ils se choisissent un endroit où ils peuvent revenir, cela devient des W.-C. publics pour ratons laveurs, et leurs excréments déclenchent de problèmes de santé. Les voisins font en sorte de s’en débarrasser, je n’en fais pas une priorité. Nous détestons les animaux qui nous ressemblent, qui font bien ce que nous faisons bien. Les ratons laveurs, les souris (les rats aussi, mais je n’adore pas), les coyotes sont comme nous, ce sont des opportunistes, ils é