Le 28 juillet 2001, le Journal officiel de la République française informait le pays qu'à l'expression «happy hour» il fallait désormais préférer l'équivalent national de «bonne heure (la)». Rappelons qu'une «happy hour» est une période d'une ou plusieurs heures souvent de 17 à 19 heures - au cours de laquelle certains débits de boissons proposent des verres d'alcool à des tarifs avantageux. Ainsi en a décidé la Commission générale de terminologie et de néologie ; pas de faire des remises sur le gorgeon mais de donner à la chose cette appellation de «bonne heure» qui, depuis la parution au JO, est d'un emploi obligatoire pour le service de l'État et ses établissements publics. Au risque que, dès qu'un fonctionnaire s'écrie «A la bonne heure !» pour une raison ou pour une autre, tous ses collègues dégringolent au troquet du coin pour calmer une soif d'autant plus vive qu'elle est censée être étanchée à petit prix. Cependant, pour nous autres qui ne travaillons point dans le service public, une «happy hour» est restée une «happy hour», et un mojito un mojito.
Conscients de cet échec, les pouvoirs publics sont revenus à la charge en ouvrant un «site collaboratif pour l'enrichissement de la langue française» à l'adresse wikilf.culture.fr. Sur ce «wiki» de la langue française, accessible depuis mars, chacun peut donner son avis sur «les mots de demain» en votant ou en proposant des équivalents à des termes étrangers soumis par la Commission générale de t