Dire ou ne pas dire ? Deux clans s’affrontent actuellement pp. dans les débats «de société» (accouchement sous X, anonymat de donneurs de gamètes, accès aux archives, secrets détenus par des institutions, etc.). Après des décennies de cadavres enfouis dans des placards familiaux ou étatiques, on assiste actuellement au mouvement inverse, en une ostentation qui souvent - dans le registre de l’autofiction - frise l’exhibitionnisme.
Pour la psychanalyse en tout cas, la seule problématique importante est de travailler à ce que l’évocation d’un secret ne fasse pas plus de mal que de bien, non seulement pour un individu donné, mais pour les générations suivantes. Il s’agit là de questions qui nous concernent tous, nous qui avons nos secrets d’alcôve, secrets des origines, secrets liés à la mort (tels des suicides maquillés en accidents) ou secrets liés à des maladies dites honteuses ; ou ceux qui portent sur des comportements de tel ou tel membre de la famille pendant les dernières guerres.
Echeveau. Comment faire la différence entre les «bons» secrets, ceux qui protègent, et les «mauvais», ceux qui tuent ? Et - question centrale - «à qui profite le crime ?» Ce petit livre écrit par un expert ès secrets de famille arrive à point nommé pour démêler l'écheveau embrouillé des arguments avancés des deux côtés. D'une clarté remarquable, il suffit au lecteur de se laisser prendre par la main.
Il existe, montre Tisseron, trois conditions à l'existence d'un secret