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Critique

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Une sélection du service Livres de Libération
publié le 13 octobre 2011 à 0h00

Souvenirs

Jacques Perret Dans la musette du caporal

«Sous la cloche disciplinaire l'imagination divague, s'emballe, délire dans ses toxines et nous maintient dans un état de rêve d'autant plus opiniâtre et vivace que la contingence est pénible et harcelante.» Jacques Perret, l'auteur de Bande à part et du Caporal épinglé, lui-même ancien prisonnier de guerre et résistant, écrit en 1948 cette stylistique du barbelé. Elle rappelle autant sa vie qu'elle justifie son style, où adverbes et adjectifs s'échappent en nombre d'une phrase à la syntaxe de fer, rappelant les grandes heures du certificat d'études et propageant sa faconde et sa rage enluminée. La guerre, de 1914 à l'Algérie, est au cœur des sept textes de souvenirs ici réunis. Dans le premier, Perret évoque la Grande, celle qui tua son frère aîné en 1916. Un ou deux ans plus tard, dans un paysage décharné, le «service de rassemblement des morts» procède à la recherche du corps en présence du père et du cadet : «Aux premiers coups de pelle les os couleur de rouille furent mis à jour et les fossoyeurs, constatant bientôt qu'ils étaient un peu mélangés, invitèrent doucement mon père à reconnaître là-dedans ce qui appartenait à son fils […]. Nous avions l'air de voleurs de pommes de terre.» Perret écrit quarante-huit ans après l'exhumation. Ph. L.

Romans

Jacques-Pierre Amée  Le ciel est plein de pierres

L'action, ici, c'est la langue. Il y a des personnages, des lieux, mais l'intrigue ne se suit pas, ou bien se noie dans la diffraction