Elle était belle et prometteuse, la «liberté des Modernes», que le libéralisme prit pour modèle. Elle valorisait la sphère privée, voulait que chacun pût y maximiser ses intérêts afin d'atteindre un bonheur qu'il concevait à son gré. L'Etat y était tenu pour simple garant des conditions de ce bonheur, l'individu était roi, et la liberté valeur suprême. La «révolution thermo-industrielle» qui s'accomplissait à la même époque n'était pas mal non plus : elle annonçait le bien-être pour tous, grâce à la maîtrise de la nature, à son «utilisation optimale par le travail et la production» et à la consommation illimitée de ses produits. Qu'en est-il, deux siècles après ? Eh bien, les communautés humaines sont malades et les équilibres de la nature altérés. «Six milliards et demi d'êtres humains habitent la Terre et, parmi eux, un milliard ont faim.» Dans les sociétés riches, qui se gavent en regardant distraites les sociétés pauvres s'enfoncer dans la misère, les riches sont toujours plus riches et les pauvres plus pauvres. L'égalité est un mirage et la liberté une coquille vide, les hommes n'ayant plus les moyens de l'exercer, grevés par la difficulté de trouver un travail, avoir des revenus réguliers, se donner une vie décente. Dans la nature, les stocks d'énergie fossile s'épuisent, les écosystèmes se dégradent, le climat se dérègle… Un désastre.
Refondation. L'économiste peut alors songer à des solutions pour «sortir de la crise», le politi