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Libération
Critique

Des journées entières dans les pages

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Le cahier Livres de Libédossier
Duras en Pléiade
publié le 20 octobre 2011 à 0h00

Marguerite Duras entre dans la Pléiade. Deux volumes maintenant, deux autres en 2014, quatre tomes d'Œuvres complètes à quoi il manquera une partie des interventions dans la presse pour être complètement complètes. Quand le tirage moyen d'un auteur en Pléiade est de 10 000 exemplaires, celui de Duras est de 14 000 (c'était 12 000 pour Boris Vian et Claude Simon). Histoire de mesurer le chemin parcouru, donnons cet autre chiffre : 700 exemplaires pour Des journées entières dans les arbres, chez le même éditeur, Gallimard, fin 1954.

Malle aux trésors. Le premier grand succès de l'auteur de l'Amant millionnaire est Moderato cantabile, en 1958. «Madame Bovary réécrite par Béla Bartók» (Claude Roy) : 50 000 exemplaires en un an. Jusque-là, ses meilleures ventes en librairie, plutôt modestes, étaient celles de la Vie tranquille, paru en 1944. Qu'elles soient inédites ou proviennent de la biographie de Jean Vallier (Fayard), souvent citée par l'équipe de la Pléiade Duras, ces informations sont à glaner dans la partie critique, malle aux trésors des amateurs de papier bible. C'est l'endroit idéal pour retrouver, par exemple, les commentateurs d'antan. Ils réservent un «accueil mitigé» à la production durassienne des années 50, puis s'étripent autour du Vice-consul (1965), dont les 212 pages sont jugées par Annette Colin-Simard «212 pages de trop». A propos de l'Amour (1972), Jea