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Libération
Critique

Plaidoyer Arbres de vie

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publié le 29 octobre 2011 à 0h00

«Pour qu'un écologiste soit élu président, il faudrait que les arbres votent.» La boutade de Coluche pourrait servir d'exergue à Du bon usage des arbres en ville de Francis Hallé. Ce botaniste, biologiste et spécialiste des canopées, reprend la plume à destination des «élus et des énarques qui traitent les arbres par le mépris» : comme à Montpellier, où il vit, qui supprime de vénérables platanes pour «implanter à grands frais des palmiers importés du Maghreb et voués à une mort certaine». Ou Marseille avec les «arbres artificiels, mi-pins mi-chênes» de la gare Saint-Charles. Ou Paris, avec les arbres encagés de la Bibliothèque de France.

Francis Hallé livre un cours express, agrémenté de dessins, sur les fonctions de ces «êtres vivants qu'on confond avec du mobilier urbain», alors qu'ils détiennent le record de longévité sur Terre. Il démonte la mauvaise réputation des arbres d'alignement accusés de provoquer des accidents de la route : en donnant une référence de vitesse au conducteur - l'effet de défilement latéral rend la vitesse «visible» -, ils incitent à ralentir et diminuent le nombre de collisions.

Outre leur fonction esthétique, les arbres sont aussi gages de fraîcheur, d'humidité et de purification de l'air urbain. Dernier point notable : les effets plus subtils sur notre mental. A Chicago, les rapports d'agression fournis par la police ont été croisés avec la carte des rares espaces verts. Plus les arbr