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Interview

«Il me serait impossible d’écrire sur des bourgeois qui boivent le thé»

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Le cahier Livres de Libédossier
Rencontre avec l’auteur suédois Ake Edwardson, créateur du commissaire dandy Eric Winter
publié le 3 novembre 2011 à 0h00

Au rayon exponentiel du polar nordique, le Suédois Åke Edwardson, 58 ans, s'est taillé en l'espace d'une dizaine d'années un solide pré carré qu'attestent des millions d'exemplaires écoulés et des traductions en plus de vingt langues. «Le nouveau Henning Mankell», en ont déduit d'aucuns en mal d'étalon-maître. Si le décor et les thèmes peuvent présenter des similitudes, les atmosphères et tempéraments diffèrent radicalement. L'obsession, chez Mankell, a la force d'une spirale dépressive quand Edwardson distille une mélancolie pragmatique en écho à Eric Winter, son commissaire dandy de Göteborg. Le ciel est bien bas et bien lourd, mais Winter reste droit et smart. Åke Edwardson a pour sa part une apparence possiblement patibulaire : boule à zéro, trapu, sapé de noir, un air de Michael Chiklis, la bombe de la série The Shield. Rencontre à l'occasion du Ciel se trouve sur Terre, où Winter et son équipe vont devoir faire le lien entre une série d'agressions d'hommes et une série de kidnappings d'enfants.

On pense à Ed McBain et son 87e District…

J’ai évidemment lu McBain. En outre, une bonne part de ma culture est américaine, au plan littéraire comme musical et cinématographique. Mais je ne dirais pas que ma façon de faire est anglo-saxonne, car cette veine-là est plus focalisée sur l’intrigue que sur les personnages et les comportements. Personnellement, je n’aime pas trop l’action et ce n’est pas la violence en soi qui m’intéresse mais ses conséquences. En revanche, je partage avec les auteur