Anthologie
Antoine de Gaudemar Le goût de courir
Le coureur change de corps, de monde et de vie : le rythme de la foulée peuple sa solitude. Cette anthologie de textes réunis et présentés par Antoine de Gaudemar, ancien directeur de la rédaction de Libération et lui-même adepte de la course, montre comment on court depuis la Grèce antique jusqu'à Marie-José Perec, et comment on la lit et l'écrit de Morand à Echenoz, de Goldman à Fournel. Les Indiens Tarahumaras, qui ont inspiré Artaud, ne se déplacent qu'en courant sur leurs hauts plateaux. Un Norvégien célèbre, Mensen Ernst, courut de Paris à Moscou en quatorze jours, en juin 1832, avant de mourir de dysentrie tandis qu'il courait vers les sources du Nil. La course s'est développée en France à la fin du XIXe siècle, et d'abord dans une gare entre les bagages. Depuis, elle s'est démocratisée. Elle est, du même coup, devenue une métaphore de l'écriture et de la vie. Jean Prévost en donnait peut-être une raison dès 1925 : «La joie de se vaincre, les faibles la connaîtront comme les autres, mieux que les autres, car ils ont devant eux de plus vastes progrés ; cette joie nourrira leur patience.» L'homme contemporain est faible, la course le rend à son intimité divine.
Ph.L.
Romans
Hervé Chayette Objets
Tables, tapis et candélabres, lustre en verre de Murano, bureau Empire, tableaux, flacons et fauteuils : une brocante en forme de psyché. Le narrateur raconte sa vie en faisant l’inventaire de son appartement. Chaque élémen