L'idée de la semaine nous vient d'Ecosse : un nouveau prix littéraire, dont le lauréat sera récompensé… en donnant son nom à la nouvelle morgue de Dundee, une ville de la côte Est. Il s'agit d'un prix de littérature policière, naturellement. Pour un auteur de romans noirs, avoir une morgue à son nom, ce sera une consécration ultime, une apothéose, un hommage rendu comme par les cadavres eux-mêmes. Pour un spécialiste de la littérature érotique, l'équivalent serait d'avoir un bordel à son nom, mais nous convenons que cette analogie est un peu déplacée si peu de temps après la Toussaint, et si longtemps après la fermeture des maisons closes. Ce délicieux prix écossais est né parce que l'université de Dundee a un grand projet : devenir une référence internationale pour une technique d'embaumement des cadavres appelée méthode Thiel. En 1992, l'Autrichien Walter Thiel a mis au point un procédé de conservation qui permet de garder aux macchabées leur souplesse et leurs couleurs. De surcroît, ils sentent peu. Les bricoleurs pourront s'entraîner en se reportant à l'article «Die Konservierung ganzer Leichen in natürlichen Farben» que Walter a publié dans les Annals of Anatomischer Anzeiger (volume 174, n°3, pages 185 - 195). Attention, une connaissance imparfaite de l'allemand pourrait aboutir à des résultats contestables.
Un corps ainsi conservé fait le bonheur des étudiants en médecine : on peut le tripoter comme s'il était encore en vie. C'est pourquoi le Centre d'anatomie