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Libération
Critique

Tiananmen. Les dessous de la politique chinoise

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publié le 5 novembre 2011 à 0h00

Ces mémoires d’outre-tombe, tirés de trente cassettes enregistrées entre 1999 et 2000, sont un document exceptionnel, tant par leur contenu que leur histoire. En mai 1989, alors que le flot des étudiants rassemblés place Tiananmen, à Pékin, grossit chaque jour, Zhao Ziyang, vieux compagnon de route de Mao et secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), refuse d’appliquer la loi martiale. Il a anticipé le massacre, et aussi perdu le combat contre l’aile conservatrice du Parti, qui bientôt enverra les chars contre les milliers de manifestants pacifistes. Cela lui vaut d’être limogé, assigné à résidence à Pékin jusqu’à la fin de ses jours, en 2005, et de disparaître de la mémoire officielle.

Quelque temps après sa mort, les trente cassettes sont retrouvées parmi les jouets de ses petits-enfants et atterrissent chez Bao Tong, l’ancien secrétaire particulier de Zhao, toujours fidèle et toujours assigné à résidence. Ces enregistrements exceptionnels racontent minute par minute les événements de Tiananmen vécus à l’intérieur du Parti, mais aussi le fonctionnement du gouvernement chinois au sortir du maoïsme. Ce témoignage d’un apparatchik du PCC, bras droit du père des réformes économiques Deng Xiaoping, est une première. Il a été publié en anglais à Hongkong, par le fils de Bao Tong, Bao Pu, en 2009.

Censurés en Chine continentale, les mémoires du réformateur Zhao Ziyang ont déjà eu de nombreux lecteurs à l’heure où le régime, qui doit changer de tête l’an prochain, montre