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Critique

Ascenseur hors service

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Le cahier Livres de Libédossier
Tombé du 26e étage, le héros de Jean-Paul Dubois tente de retrouver goût à la vie contre l’avis de sa famille
publié le 10 novembre 2011 à 0h00

Ce qu'on a écrit de mieux sur Jean-Paul Dubois, l'auteur d'Une vie française, est la notice de Wikipédia. Notamment la partie intitulée «Les thèmes récurrents» : «Les romans de Dubois frappent par un certain nombre de constantes, parmi lesquelles les prénoms de Paul pour le héros (à 10 reprises) et de Anna pour son épouse (8 fois).[…] Le trouble que suscitent ces répétitions fait finalement partie du charme de l'œuvre de Dubois ; le lecteur régulier éprouve une sorte de soulagement et de jubilation lorsqu'il est enfin question de tondeuses à gazon.»

Il n'y a pas de tondeuse à gazon dans le Cas Sneijder, qui se passe en grande partie dans la neige, à Montréal. Il y a essentiellement des ascenseurs. Saviez-vous que les cabines Otis «transportent, tous les cinq jours dans le monde, l'équivalent de la population de la planète» ? Et que cette compagnie a équipé la tour la plus haute du monde, le Burj Khalifa de Dubaï, qui a détrôné, avec ses 828 mètres, la Taipei 101 de Taïwan ? Aviez-vous réfléchi au fait qu'il existe dans les ascenseurs des boutons inutiles, destinés à rassurer les usagers ? Dit comme ça, on pourrait imaginer que le nouveau roman de Jean-Paul Dubois témoigne d'une maniaquerie cocasse. Ce n'est pas faux non plus. Mais il s'agit d'autre chose.

Le héros du Cas Sneijder s'appelle Paul. Il hait son épouse, Anna Keller. Il déteste aussi les jumeaux qu'ils ont eus ensemble, garçons pragmatiques et carriéristes qui ont toujour