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Libération
Interview

«De quelle couleur sont les drones fâchés ?»

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Le cahier Livres de Libédossier
Rencontre avec Iain M. Banks
publié le 10 novembre 2011 à 0h00

Un hasard. Iain M. Banks se trouvait deux jours en vacances à Paris, après Venise et avant son retour au bercail pour Halloween. Comme de coutume, l'écrivain écossais était descendu dans un hôtel du quartier Saint-André-des-Arts, madeleine nostalgique de son tout premier séjour dans la capitale en 1972. Il avait alors 19 ans, et encore douze à attendre pour réaliser son plus ancien désir, être enfin publié avec le Seigneur des guêpes (1984).

Une dizaine de jours après cette escale parisienne privée, le huitième volumineux volume de son célèbre cycle de la Culture devait sortir en deux tomes chez «Ailleurs et demain». Lancée en 1987 avec Une forme de guerre, cette vaste saga de space-opera met en scène une civilisation technologiquement et philosophiquement extrêmement développée, dispersée à travers la Galaxie, mêlant humains, extraterrestres, drones et intelligences artificielles. Après un Trames fort complexe (2009), les Enfers virtuels suivent les rails de trois personnages, avec toujours en fond la main invisible de la Culture. Le rôle le plus symptomatique a été attribué à une femme, Lededje, née totalement tatouée, dents et yeux compris, pour rappeler qu'elle n'est qu'une dette commerciale ; manière de désigner jusqu'à quelles extrémités mène le pouvoir. Assassinée dès les premières pages, elle va uploader sa personnalité dans un autre corps et passer le reste du roman à chercher vengeance. Conservation des âmes, mais aussi égarements