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Libération
Critique

Ces aventuriers à la recherche des mots perdus

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De Conrad à Kerouac, vies et errances de dix-neuf écrivains nomades.
publié le 19 novembre 2011 à 0h00

Il y a ceux qui parcourent le monde comme journalistes, diplomates ou officiers de marine et ceux qui se baladent comme de simples touristes. Certains sont issus des meilleures familles et ont tout prévu - itinéraires, hôtels et relais -, tandis que d'autres, vagabonds ou fauchés, sont aimantés par la route et avancent au gré de leurs envies et des rencontres de passage. Il y a des explorateurs se perdant dans les solitudes des hauts plateaux à la recherche de civilisations oubliées, et les contemplatifs noyés dans la foule et l'alcool des quartiers mal famés. Il y a les rigoureux, scientifiques et ethnographes, et les lyriques, imaginatifs et menteurs… Voyageurs, ils devinrent un jour écrivains pour restituer la beauté des paysages et raconter les vies croisées sur leur chemin ; écrivains, ils se firent voyageurs pour nourrir leur inspiration et la page blanche qui leur servait de gagne-pain : «Ecrire est mon boulot. Alors il faut que je bouge», grogne Jack Kerouac. C'est à eux que Laurent Maréchaux consacre ce beau livre chez Arthaud.

Conrad, London, Kessel, Kipling, Victor Segalen ou Romain Gary… En tout, dix-neuf vies accompagnées d’illustrations, photos, cartes ou dessins, redessinent un atlas littéraire rythmé par l’infinie lenteur des chemins de fer ou des pirogues. Un monde où chaque pays est un terrain vierge, la maladie et la folie jamais très loin, et l’aventure omniprésente.

«Tout bien considéré, il n'y a que deux sortes d'hommes, ceux qui restent chez