Alors qu'au cinéma, les scènes tournées dans des cafés enfumés semblent déjà historiques, Gérard Letailleur, passionné de Paris, remonte le temps et retrace dans Histoire insolite des cafés parisiens une archéologie de ces lieux de socialisation appelés successivement tavernes, cabarets, estaminets, cafés, brasseries ou encore bistrot.
Dès le XIIIe siècle, n'importe qui s'acquittant des impôts levés sur ce que l'on nomme alors le «bouchon» peut s'établir comme tavernier ou cabaretier. La capitale compte plus de 4 000 tavernes au milieu du XIVe siècle. Après l'introduction de la «fève du Levant», sous Louis XIV, et les premières boutiques décorées à la mode des «maisons de café» de Constantinople que tiennent des Arméniens à la foire de Saint-Germain, le «café» devient un endroit ou l'on s'attable.
Le Procope, fondé en 1675 par Francesco Procopio Dei Coltelli, est selon les historiens le premier «café» digne de ce nom. Devenu le point de ralliement des artistes, des intellectuels, il est l’ancêtre des lieux de mémoire de l’histoire politique, culturelle et sociale de la France.
Du café du Croissant, où fut assassiné Jean Jaurès en 1914, en passant par chez Maxim's, jusqu'au Café de Flore de l'après-guerre, toute l'histoire de la capitale, qui fut d'ailleurs surnommé «le Café de l'Europe», défile. Le livre illustre bien la formule d'Honoré de Balzac selon laquelle «le comptoir d'un café est le Parlement du peuple» et invite à une balade dan