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Libération

Voyage intime dans le siècle

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publié le 26 novembre 2011 à 0h00

En en retardant longtemps l'échéance, en empruntant de multiples détours comme pour le mettre à distance ou apprivoiser une nature pudique, Alexandre Adler n'a sans doute jamais cessé de préparer ce livre. Un voyage intime, sensible, parfois même poétique, dans ses mondes personnels. Adler s'est construit un rapport singulier à l'histoire de ce siècle, à l'histoire tout court, au communisme comme au judaïsme, à Israël comme à l'Allemagne, aux religions comme aux révolutions. Il en tisse les fils, dessinant touche après touche les motifs complexes d'une identité composite, irréductible à une dimension, à une langue ou une culture unique. Une fuite éperdue et éclairée d'Akhenaton à Einstein, de Marx à Andropov, donnant à chacun un rôle et une place dans les «destins d'Israël» autant que dans son «itinéraire subjectif».

Pourquoi maintenant ? Adler se défend de toute fascination pour la catastrophe, mais il écrit sous le coup de l’urgence. Il voit les dangers et les menaces s’accumuler pour Israël : à l’extérieur, avec la mise en œuvre du programme nucléaire iranien, autant qu’à l’intérieur, où la scène politique semble avoir été abandonnée à la médiocrité. Mais c’est sans doute davantage encore la disparition, sous nos yeux, dans la fièvre et le tumulte, d’un monde ancien, qui a aiguillonné cette méditation spirituelle et parfois nostalgique qui navigue entre l’actualité et le temps long de l’histoire.

Alexandre Adler raconte comment, enfant, il fut d'abord sais