Une fois encore, la phrase de l'année est sortie de la bouche toute marmonnante de Michel Houellebecq. Celui-ci a déclaré la semaine dernière : «J'aime beaucoup les cochons mais ce serait trop compliqué d'adopter un cochon.» Ce sentiment a été recueilli par une journaliste du Figaro juste après la remise du prix 30 Millions d'amis, dont Houellebecq vient de rejoindre le jury. La question posée à l'écrivain par notre consœur était : «Quels sont vos animaux préférés ?» C'est sur ce vertige que s'achève un automne qui a rendu notre littérature plus belle, plus vive.
On pourrait s'interroger ici sur les difficultés que pose la cohabitation avec un cochon, qui ne sont peut-être pas aussi grandes que le pense Michel Houellebecq. Mais sans doute est-il plus opportun de consacrer cette chronique aux confidences que nous a faites Jean-Loup Dabadie, autre nouveau membre du jury animalier. Il affirme que Houellebecq était partisan de donner le prix à l'Assistante du vétérinaire a de gros nichons, un roman de Marie Rigroulette-Pope (Gallimard) qui ne figurait pourtant pas dans la dernière sélection. Le propos du livre est moins trivial que son titre le laisse croire. Car derrière les nichons de l'assistante se cache un cœur, et ce cœur est tout entier acquis à Weeny-Roopy, un adorable pékinois de 9 ans dont la maîtresse - hélas ! - n'est autre que Samantha, l'insupportable épouse du vétérinaire.
Or un jour Samantha décide de faire piquer Weeny-Roopy par