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Critique

Réseau. La planète dans l’assiette

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 3 décembre 2011 à 0h00

Terra Madre est né en 2004 et, pourtant, cet extraordinaire projet de mondialisation positive, qui n'a cessé de se développer, reste méconnu en France. Le livre de Carlo Petrini - journaliste et sociologue, fondateur du mouvement Slow Food et seul Italien à figurer au palmarès du Guardian des «cinquante personnes qui pourraient sauver le monde» - donne les clés de cette alternative au système agro-industriel. Créé pour lutter contre la malbouffe, Slow Food, qui compte 100 000 membres, en est venu à la promotion des produits «bons et sains» et donc à la défense d'une agriculture vivrière, respectueuse de la biodiversité. Etre gastronome, pour Slow Food, c'est ne pas ignorer les liens qu'il y a entre l'assiette et la planète.

En 2004, Carlo Petrini invite à Turin, à deux pas du Salon du goût organisé par Slow Food, quelque 5 000 petits paysans. Une foule bigarrée, mêlant pêcheurs des Caraïbes ou de Finlande, planteurs de cacao de l’Equateur, bergers des Pyrénées, vignerons de Bourgogne, riziculteurs de Chine et de Corée… La compréhension est immédiate : des liens se tissent. La rencontre est reconduite tous les deux ans, et désormais aux paysans s’ajoutent un millier de cuisiniers et 400 chercheurs : au total, 2 000 «communautés de la nourriture», filières économiques locales, qui vont du sélectionneur de semences au cuisinier en passant par le producteur. Terra Madre est devenu un réseau politique, une sorte de Parlement mondial des paysans, qui procède par é