De 2001 à 2004, Pierre Guyotat a donné des leçons à l'université Paris-VIII en tant que professeur associé sans titre dans le cadre de l'Institut d'études européennes (la plupart de ses élèves n'étaient pas français). Ces textes ont été publiés au fil des numéros de la Revue littéraire, et une grande partie est recueillie dans les Leçons sur la langue française qui paraissent aujourd'hui, car c'est plus la langue que la littérature qui l'intéresse.
Il s'agit de transcriptions de la parole de Pierre Guyotat, de sorte que le style n'est pas du tout celui, châtié, habituellement propre à ce genre d'entreprise. Au demeurant, l'écrivain parle aussi de lui, prenant au maximum ses distances avec l'université, où il raconte avoir mis les pieds pour la première fois «dans des circonstances particulières», en Mai 68, à 28 ans, «et j'y suis entré en tant que déjà auteur», après la publication de Tombeau pour cinq cent mille soldats. Paradoxalement, tout se passe comme si Guyotat voulait enseigner à ses auditeurs à devenir autodidactes.
Enfant, avec ses camarades, il reproduisait les batailles. «Dans ce théâtre, il y avait tous les conflits qui existaient entre nous, qui étaient extrêmement nombreux, bien entendu, parce qu'il n'y avait aucun exutoire autre que ça pour régler les différends.» De Rousseau, il dit qu'«il a fait des études par moments, un peu à sa fantaisie ou à la fantaisie des autres», le décrit comme «un au