France, de nos jours. Sur fond de violentes émeutes sociales, une simili-Marine Le Pen est en passe d’accéder au pouvoir. «Toutes les vieilles solidarités avaient été méthodiquement détruites. La société était devenue une jungle. Vous vous étiez contentés de ramasser la mise.»
Agnès Dorgelles dirige le Bloc patriotique, parti d'extrême droite fondé par son père, qui semble de plus en plus fréquentable, alors que des émeutes secouent la société. C'est bien cette «trouille honteuse de tout un pays qui vous amène aujourd'hui aux portes du pouvoir».
Casseur. Il y a des victimes (beaucoup ), émeutiers désespérés , policiers dépassés, prompts à la bavure ; le décompte est incrusté en rouge, en haut à droite de toutes les chaînes d'infos : 752, 753 morts… «Voilà que ce gouvernement de couilles molles déclare une guerre à ses banlieues qu'il est infoutu de gagner.» Et le pouvoir appelle donc le Bloc à l'aide, en catimini d'abord. Mais Dorgelles entend négocier dix ministères, s'imposer dans le décor pour remporter les élections dans la foulée, la présidence qui a échappé à son père il y a une dizaine d'années…
C'est la trame, cousue de fil brun, tant la ressemblance est évidente, massive, amusée, noire. Et on suit en parallèle deux membres importants du Bloc, deux amis : Antoine, le mari passionné d'Agnès, bientôt 50 piges. C'est l'un des penseurs du Bloc, plus provocateur que raciste, qui n'en est pas moins grand cogneur, casseur de Saab et d