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Libération
Critique

Cartes. De Clodion le chevelu à l’UE.

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publié le 10 décembre 2011 à 0h00

Alors que la crise économique mondiale remet en question les fondements de l'Union européenne, que l'on s'interroge plus que jamais sur nos traités, le fédéralisme, la monnaie unique… un ouvrage tel que l'Atlas des peuples d'Europe occidentale permet de prendre du champ avec l'actualité chargée de ce week-end de sommet européen. Les auteurs avaient d'ailleurs déjà publié, il y a vingt ans, au lendemain de la chute du Mur un Atlas des peuples d'Europe centrale, très éclairant sur cette période de bouleversements.

Plutôt qu’une géographie des peuples ou des Etats, il s’agit d’une géographie des espaces culturels : la notion est moins figée et plus complexe, et les frontières toutes très mouvantes. Mais heureusement, les cartes valent de longs discours. La part belle est donc réservée aux langues. Les grandes familles linguistiques indo-européennes sont représentées dans l’espace et dans le temps, ainsi que les grandes césures religieuses. Le périple se fera du sud au nord. Chaque espace est ensuite raconté, du Moyen Age à aujourd’hui, des «royaumes barbares» de Clodion le chevelu à l’UE de Merkozy le bicéphale.

L'ouvrage commence par l'espace «italique». Sphère dans laquelle l'idée d'unité s'est rompue au VIe siècle et n'a repris corps qu'en 1860 ; les villes et surtout les «républiques maritimes» comme Venise ou Gênes jouant un grand rôle dans le sentiment d'italianité. Puis, c'est au tour de l'espace «ibérique» (Espagne, Portugal…) Le chapitre sur