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Critique

Architecture

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 15 décembre 2011 à 0h00

Le destin de la tour Eiffel n’est pas forcément de terminer en porte-clés. En cette fin d’année, on peut la retrouver aux rayons plus intellectuels de la littérature, de la photographie, des beaux-arts et du design dans trois ouvrages, dont deux rééditions.

La Tour Eiffel fut publié en 1989 avec un texte de Roland Barthes et des photos d'André Martin. Le livre démarre par la célèbre «protestation des artistes», signée entre autres par Maupassant, qui s'insurgeait contre «l'inutile et monstrueuse tour Eiffel». Barthes va dresser, à partir de «l'inutilité de la tour», qu'il célèbre, un tableau magistral de la ville, de Paris, de la modernité, des symboles et de l'imaginaire. La tour Eiffel est un dedans-dehors, ni plein ni vide, objet qui regarde «l'abstraction concrète» du panorama et qu'on regarde de partout. Les images d'André Martin montrent sa «matière», ce tissage de poutres, poutrelles, tiges, entretoises, boulons, rivets, arabesques - «le haut, l'aérien, le léger et ajouré», écrit Barthes.

Les Trente-six Vues de la tour Eiffel d'Henri Rivière (Seuil) sont, elles, la renaissance d'une rareté. Artiste peintre, Rivière publia, en 1902, une série de lithographies qui se voulaient un contrepoint aux Trente-six Vues du mont Fuji du Japonais Hokusaï. On y voit une tour pas si loin des campagnes et du petit peuple de Paris et quelques gravures du Japonais. Rivière, explique la postface de James Ganz et Karin