En 1926, le surréaliste René Crevel avait tenté Mon corps et moi, fiction au titre prometteur pour tous les jeunes adultes qui souffrent de la schizoïdie légère qui caractérise cet âge. Hélas, ce n'était pas une lecture très guérissante, presque moins que les œuvres complètes de Hermann Hesse, autre grand tube des troubles psychologiques du postadolescent.
Avec le Calme retrouvé, le Britannique Tim Parks livre un projet de paix universelle du corps et de l'esprit : «"Parfait, mais dans quel genre désirez-vous qu'on le range ? demande l'éditeur. Santé, Psychologie, New Age, Biographie, Essais critiques ?" Ma réaction immédiate est l'indignation : c'est exactement la question que j'ai traitée dans mon livre !»
Misères. On se permettra, pour notre part, de le ranger rayon «récits». Côté thérapeutique, il y a un hic. Ce n'est pas tout à fait recommandable aux moins de 25 ans, sauf s'ils sont très atteints. L'histoire de Tim Parks s'articule (ou plutôt s'arthrose) en effet autour d'une violente douleur chronique au bassin, quelque part entre la vessie, la prostate et le reste. Le Calme retrouvé retrace avec cocasserie ce tourment, les recherches de l'auteur pour en percer à jour la cause, et la voie vers la guérison (dont on comprend dès le début qu'elle est comme l'analyse selon Freud, «terminée et interminable»). Vers la fin, on apprend que ce qu'on lit marche aussi avec le syndrome du côlon irritable et toute