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Libération
Interview

Deux invités que la loco motive peu

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Le cahier Livres de Libédossier
Patrick Deville et Kris ont participé au voyage
publié le 12 janvier 2012 à 0h00

Patrick Deville (Kampuchéa, septembre 2011, Seuil) : «Je savais que je ne ferais rien. Je n'écris pas de récits de voyage, et plus de fictions depuis longtemps… J'ai seulement pris des notes. Pour moi, ce voyage allait permettre de me faire vivre deux chapitres de mon livre mexicain que j'ai reporté à plus tard. L'opportunité m'intéressait. Cela n'avait rien à voir avec ce que je fais d'habitude, monter des usines à gaz avec interprètes et longs séjours, sillonnant des années l'Afrique, l'Amérique latine ou l'Asie. Là, ce n'était pas du tout mon territoire. Je ne connais pas le russe, ni la Russie, et je n'aurais pas investi comme je le fais d'habitude pour les deux petits chapitres liés à Trotski : l'île de Sviajsk, sur la Volga, près de Kazan, d'où il mènera la première grande victoire de l'armée rouge. J'y ai rencontré un historien local fou et menteur… Et Irkoutsk, pour la gare du Transsibérien, où il a été transféré.»

«Il y avait toutes ces conférences de presse où on se poussait pour aller. Je parlais de Trotski, et j'ai vu à quel point on ne sait pas qui il était ou alors il est vu comme une vieille légende du stalinisme. Pendant trois semaines, j'ai mis de côté Kampuchéa. En dehors de mes recherches, j'ai un souvenir extraordinaire des paysages et d'avoir perdu la dimension de l'espace.»

«Je n'aurais pas répondu à une commande, ni écrit en cours de périple. Ecrire pour moi est impossible dans une vie sociale. J'ai pas