On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Julia Tissier, 27 ans, et Myriam Levain, 29 ans, journalistes et collectionneuses de CDD, ont le profil type de la génération Y. Elles ont décidé que cela les qualifiait pour décrire de l’intérieur ce groupe des 18-30 ans, natif des années 80, biberonné à Internet, champion de la vie 2.0 et soumis à une avalanche de critiques.
Les Y tiennent leur nom des X. Un romancier canadien avait baptisé ainsi cette génération des années 60 étouffée par les baby-boomers des années 50. Après les X, donc, voici les Y, assez mal vus. On leur prête tant de défauts que les deux auteures ont trouvé pertinent de partir de là. Ils sont accusés d'être «individualistes»,«insolents»,«instables au boulot»,de ne plus croire«en rien», d'être «incultes», de vouloir «tout, tout de suite»… Autant d'idées reçues que les deux jeunes journalistes décortiquent grâce à un habile va-et-vient entre le vécu des intéressés et l'expertise de nombreux chercheurs.
Le résultat n'est pas un plaidoyer, mais quand même : abonnés à la crise, les Y ne sont pas à la fête. «En bons petits soldats, écrivent Levain et Tissier, nous avons, pour la plupart d'entre nous, suivi des études en sachant que ça ne mènerait à rien, ou presque.» Mais, mais, mais… «sans en avoir conscience, nous détenions là la clé du succès. A force de côtoyer la précarité, nous avons appris à la contourner». Leur description d