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Libération
Critique

La bérézina du régime impérial

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En 1812, un aventurier annonce la mort de Napoléon Ier et fait vaciller le trône.
publié le 14 janvier 2012 à 0h00

Une comédie bouffonne en un acte, mais qui sonna comme une répétition générale de la grande tragédie qui allait emporter l'Empire un an et demi plus tard avec les adieux de Fontainebleau et l'exil de l'empereur sur l'île d'Elbe. Le 23 octobre 1812, Napoléon Ier vient de quitter Moscou en flammes et son armée entame une catastrophique retraite à travers les plaines glacées de Russie.

Un aventurier ambitieux, prisonnier politique et ancien républicain sans grande envergure, va alors réussir durant quelques heures à faire vaciller le régime le plus puissant d’Europe en annonçant la mort de l’empereur et la désignation d’un gouvernement provisoire - les nouveaux ministres n’étant évidement pas au courant du complot.

Thierry Lentz, grand spécialiste du Ier Empire, revient sur cette conspiration du général Malet. Comment, avec un culot extraordinaire, quelques faux grossiers et une bande de comparses sortis de prison, il parvint à lever des troupes à Paris, arrêter le responsable de la police et semer le doute chez bon nombre d'officiels et de militaires avant d'être démasqué et jeté en prison. Malet sera fusillé six jours plus tard.

Sans conséquence, l'affaire est révélatrice de l'état d'esprit des «soutiens» du régime impérial en cette année 1812 : apprenant «la mort» de Napoléon Ier, personne n'eut l'idée que son fils, le roi de Rome, pouvait lui succéder.

L’empereur, rentré à Paris sans son armée décimée, devra bientôt faire face aux puissances coa