Romans
Antonio Muñoz Molina Dans la grande nuit des temps
New York, 1936. Un architecte connu, républicain, socialiste et proche du pouvoir, fuit sa vie. Il est aux Etats-Unis pour construire une bibliothèque. Il s'appelle Ignacio Abel, il a laissé en Espagne son épouse triste, ses enfants et la guerre civile, sa belle-famille catholique, son beau-frère phalangiste. Il voudrait retrouver la femme qu'il aime, une Américaine rencontrée à Madrid. L'architecte pense aux événements, à son ami le peintre et poète José Moreno Villa, à Negrin le ministre infatigable, à Bergamin, un intellectuel comme il ne les aime guère, vrais personnages historiques qui émaillent cette épopée imaginaire : «Les gens dominés par des passions politiques me font peur.» Il pense aux exactions dans l'un et l'autre camp. Il pense à l'assassinat du professeur Rossman, qu'il a connu à Weimar, qui a eu l'expérience de l'Allemagne et de l'URSS. Il est désormais comme lui, un exilé mal habillé, pris au lasso dans l'ample et souple phrase d'Antonio Muñoz Molina. Cl.D.
Jack-Alain Léger Zanzaro Circus
Depuis cinq ans, Jack-Alain Léger ne donnait plus de nouvelles de ses fureurs, enthousiasmes, chagrins, souvenirs. Cela n'aurait aucune importance s'il n'était pas un bon picaresque intime - celui dont chaque phrase est un geste dansant et enfantin de charme, de dépit, d'amour, de guerre, de bonne et de mauvaise foi. Sous le nom de Bibi, le voici