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Libération
Critique

Bureau, fais ton office

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Une Ricard sinon rien
publié le 26 janvier 2012 à 0h00

Pour la cuvée 2012 du prix BD des lecteurs de Libération, quinze albums étaient en piste. Le jury était composé de Sylvain Bourmeau, Eric Loret, Joseph Ghosn (critique invité), plus quatre lecteurs qui, séduits par notre sélection, se sont autodésignés. On vous les dénonce volontiers : Cyril Blanc, Catherine Brault, Céline Devaux et Sébastien Hillairet. Coucous Bouzon d'Anouk Ricard a rapidement fait l'unanimité, même si les Amateurs de Brecht Evens (Actes Sud-l'An 2) et Ovnis à Lahti de Marko Turunen (lire page VII) ont aussi séduit les jurés.

L'histoire de Coucous Bouzon, c'est les horreurs de la vie de bureau et du monde de l'entreprise poussées à l'absurde. Sadisme ordinaire, fayotage, ragots, complots de machine à café et langage codé à base de blagues usées jusqu'à la corde, façon «à toute allure».

Rayures. Les prénoms des personnages (Richard, Guy, Christiane…) fleurent bon les Trente Glorieuses et ajoutent une note subtilement ringarde à l'élégance seventies provinciale du patron de la PME Bouzon (fabricant de coucous), qui aime à porter des cravates rayées bleu et rouge sur des chemises jaunes et des idées managériales du même tonneau.

A côté du patron, beauf tyrannique et cinglé qui se croit très drôle et qui se délecte de son gloubi-boulga de coaching moderne, avec réunions debout et jeu de piste pour souder l'équipe, on rencontre la moche, revêche et néanmoins nymphomane Christiane ; le vieux garçon qui fait un