Parmi les expos étrangères (Espagne, Taïwan, Suède) proposées cette année au festival d’Angoulême, tirons au sort le nord de l’Europe. Les organisateurs ont mis la pression sur leurs dessinateurs, avec August Strindberg comme thème imposé. Un peu comme si l’on demandait aux Français de plancher sur le fils putatif de Molière et Céline. L’expo migrera ensuite vers l’Institut suédois, à Paris, du 8 février au 15 avril, avec une rencontre des auteurs le 8 au soir (1).
De leur côté, les Requins marteaux traduisent la seconde anthologie de Joahnnes Klenell, Northern Lights 2, sous le titre Rayon frais (à paraître). Klenell, né en 1979, codirige actuellement la revue suédoise indé Galago, plus que trentenaire. C'est de Galago qu'est sorti par exemple Max Andersson, dont le Bosnian flat dog (avec le cadavre de Tito congelé dans un camion) avait été traduit en 2005 chez l'Association, ou encore Gunnar Lundkvist dont Klas Katt, chat kafkaïen sous Valium, «a rencontré l'imaginaire des lecteurs français», indique Fredrik Strömberg dans son Histoire de la BD suédoise (2), sous-entendu : mais pas celle de ses compatriotes. On le retrouve néanmoins au Rayon frais.
Boxer neuf. Mais comment peut-on être suédois ? Comme tout le monde, apparemment. Dans sa préface, Joahnnes Klenell tente une caractérisation amusée. Le premier tome de l'anthologie, explique-t-il, montrait la dépression d'un pays pri