Politique
Terreur graphique La Rupture tranquille
«Ensemble, tout devient pénible» : quoique l'auteur, au doux pseudonyme de Terreur graphique, s'amuse à jouer avec les slogans sarkozystes, ceci n'est pas une BD sur l'actuel président. Dans la tradition des «Tijuana Bibles» - ces petits comics érotiques qui dénonçaient les mœurs de la société américaine lors de la Grande Dépression - la Rupture tranquille s'amuse, dans une succession de petits strips, à provoquer le lecteur. Amoral, gore, pornographique, voire zoophile et pédophile, cet album, publié par une petite maison marseillaise, se moque de la classe moyenne française dominante, embourbée par une recherche absolue de respectabilité, mais détruite de l'intérieur par son hypocrisie. Le cancer, le sida, le divorce, la vie de bureau, le sexe, tout y passe. Et ça finit dans une explosion de chair, de merde et de sang, grâce à un trait simple mais expressif, avec juste ce qu'il faut de bourrelets.
Wojnarowicz, Romberger, Van Cook Seven Miles a Second
David Wojnarowicz (1954-1992), pédé, prostitué, camé, voleur de feu, écrivain, vidéaste, et le reste. Donc, aussi, auteur BD. Ce fut la seule incursion de l'écrivain d'Au bord du gouffre dans le domaine du récit graphique, en tant que scénariste. Interrompu par la mort de Wojnarowicz, l'album fut terminé par Romberger et Van Cook en 1994. Le style est comics violents, expressionniste, anamorphose. C'est l'histoi