Los Angeles. Alcool, drogue. Sexe. En boucle. Comme un néon qui grésille et clignote dans la tête. «L'addiction au sexe, sale et dangereuse, issue des strates dévastées de la psyché : la merde trimbalée depuis l'enfance.» Paumé au centre, Jack, bientôt 30 ans, qui rêve de célébrité. Ça le travaille comme une migraine. Parce que «quand on disparaît, on disparaît. A moins d'être passé à la télé avant». Sa compagne, Karen, jeune pute toxico, est retrouvée morte dès les premières pages. Eventrée, proprement vidée de ses entrailles. Un gros flic complètement barré, Ryan, mène un faux-semblant d'enquête. Obsessionnel, il suit Jack jusque dans les chiottes, le croit coupable.
Hypersexué. Et c'est toute La Redoute des perversions qui débarque, un catalogue infernal : voyeurisme, exhibitionnisme, SM, mutilation, scatologie, viol, viol en réunion, «viol viscéral», viol au marteau-piqueur, teenophilie, inceste, vol d'organes, nécrophilie… et autres pratiques sexuelles ou criminelles, plus ou moins inédites, quasiment à chaque page. Le rêve américain sodomisé par Freddy Krueger.
Initialement paru en 2002, la Belle Vie pourrait être la suite hardcore d'un Moins que zéro ou un prequel (tardif) d'American Psycho. Le livre aurait d'ailleurs vécu dans l'ombre de l'œuvre de Bret Easton Ellis, d'où cette réédition (2008 pour l'américaine). Matthew Stokoe plante un hyperréalisme hypersexué, excessif et froid,