Menu
Libération
Critique

Sobriquets Du sultan de Bruni à Flanby

Article réservé aux abonnés
Le cahier Livres de Libédossier
publié le 18 février 2012 à 0h00

Se faire un surnom en politique, comme avoir sa marionnette chez les Guignols de l'info, est une consécration meurtrière pour l'ego. La «vachitude» et la multitude des sobriquets sont un signe de popularité. «Zapatera», «la Madone des sondages», alias «la Béate du Poitou», «Evita Péronnelle», «la Dame aux caméras» (attribué à Laurent Fabius)… Bref «Sa Royalitude» en collectionnait une cinquantaine au temps de sa splendeur. Le filon s'est tari après 2007, quand «Dame Tartine» (Jean-Marie Le Pen), «l'Amélie Poulain de la politique française» (Pierre Lellouche), s'est effacée derrière les «Courage Fillon», «Copé-collé», «Porsche tranquille» et autre «Calamity MAM».

L'affaire des surnoms est moins anecdotique qu'elle n'y paraît. «Le choix ne doit rien au hasard, affirme la linguiste et sémiologue Marie Terps, cette pratique est révélatrice de notre besoin de ramener ceux que nous avons placés sur le piédestal de la célébrité dans la sphère des gens comme tout le monde.» Meilleurs copains, collègues, journalistes, internautes, n'importe qui peut accrocher un surnom au cou du «peopolitique».

Actuellement sont en compétition : «Bayroudoudou» (Lou Ravi, Dumbo…), «Eva la Rouge» (Eva gagner, Eva dans le mur, l'omelette norvégienne…), «Maolenchon» (Méluche, Méchant con, Chávez de l'Essonne…), «la Marine» (La Pen, Casimir), «Flanby» (le Culbuto, Guimauve le Conquérant, Monsieur Normal), et «Sarko Ier» (Tsarkozy, Berluscozy, Naboléon,