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Libération
Critique

Stalingrad ou la bérézina finale

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Le cahier Livres de Libédossier
Tous les rouages d’une des batailles les plus meurtrières.
publié le 18 février 2012 à 0h00

Avec la Bérézina, c’est l’autre grande bataille hivernale de la Russie éternelle. Stalingrad sonna, elle aussi, la fin d’un empire. Elle aussi fut gagnée au prix d’une boucherie et de sacrifices inouïs. Et une fois encore, l’hiver glacé venu de Sibérie fut le principal allié des combattants de l’Armée rouge.

Pierre Montagnon, historien de la chose militaire, retrace ce choc titanesque sans aucune complaisance ni fascination. L’invasion allemande de juin 1941, ses premiers succès, la stabilisation du front puis, à partir de juillet 1942, le point de fixation - autant symbolique que stratégique - de Stalingrad, ville industrielle des bords de la Volga.

Sur la bataille elle-même, c’est la démesure des moyens qui marquent les esprits : humains (jusqu’à 2 millions de combattants), bombardements incessants, valses des officiers, corps à corps dans les ruines des usines, chars T-34 engageant le combat à peine sortis des chaînes de montage…

La bataille dura plus de six mois (de juillet 1942 à février 1943), fut l’une des plus meurtrières de l’humanité, et est généralement considérée comme le tournant de la Seconde Guerre mondiale. En fait, une vision plus globale montre qu’à partir du second semestre 1942, le Troisième Reich et ses alliés cèdent sur tous les fronts (Afrique du Nord, Pacifique…). Reste le symbole : la valeureuse Armée rouge infligeant en Europe, à une Wehrmacht jusqu’ici invincible, sa première grande défaite. Le triomphe du peuple russe sur les hordes nazies.

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