Ce n'est tout de même pas le drame du Costa Concordia et les avaries du Costa Allegra qui vont nous empêcher de rêver aux voyages en bateaux ! Paquebots, car-ferries, brise-glace, porte-conteneurs, bananiers, navires scientifiques, caboteurs… Ces seuls mots évoquent le sel, les embruns, les îles oubliées, les escales dans des ports torves ou à taille inhumaine et, surtout, le temps qui s'écoule au rythme du vent, des grains et de la course du soleil avec la lune. Ils sont tous répertoriés dans la dernière parution du Guide des voyages en cargo que publient les éditions des Equateurs (quel autre éditeur, bien sûr ?).
Où l’on retrouve la trace des transatlantiques de Blaise Cendrars, le bercement du roulis et du tangage si propice à la rêverie et autres plaisirs, et surtout l’apologie du désir de lenteur dans un monde où le temps semble filer entre les doigts et les neurones.
Feuilleter cet ouvrage est un voyage en soi. Ainsi ce tour du monde en paquebot qui part de Nassau aux Bahamas pour arriver à Barcelone en passant par La Havane, le canal de Panama, Puntarenas, Hilo, Kobé, Shanghai, Hongkong, Port-Louis, Cape Town, et Takoradi. Une université flottante qui embarque une fois l’an pour un périple de cent six jours en accueillant aussi des passagers touristes. Ou, plus simple, ce voyage en baliseur le long des îles anglo-normandes, qui permet d’assister à l’entretien d’une bouée de navigation, au ravitaillement d’un phare ou au marquage d’une épave t