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«Nous n’avons plus ni père ni maître»

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Hommage unanime des dessinateurs à Moebius.
publié le 12 mars 2012 à 0h00

Lorsque la «nouvelle bande dessinée», il y a vingt ans, a passé un coup de balai sur la vieille garde franco-belge, Moebius fut l’un des rares rescapés. Aussi bien n’avait-il pas suivi la plus droite des lignes. Personne ne pouvait renier son apport et sa stature. Egaler le trait de Giraud était un but et une frustration renouvelés.

Parmi ses admirateurs avoués de longue date, Joann Sfar tweetait ainsi samedi : «Le démon du dessin est mort ce matin. Nous n'avons plus ni père ni maître. Il faut dessiner pour lui rendre hommage.» Pointant par là que c'est sa dextérité géniale qui a rendu Jean Giraud célèbre, fascinant ceux des lecteurs de BD pour qui le «bien dessiner» compte avant toute autre qualité. Et aussi que l'homme pesait d'un poids immense sur plusieurs générations de créateurs, comme un maître sur son école de peinture. «On existe grâce à Moebius», concluait-il.

Un peu plus jeune, Riad Sattouf, joint hier par messagerie, avoue avoir été idem fan du créateur de l'Incal dans son adolescence : «Pas un dessinateur sur Terre qui n'ait été complètement fasciné par Moebius. Je crois que ça tient à la virtuosité de son dessin, qui est hypnotisante. En tout cas, c'est le cas pour moi.»

Pour la génération de créateurs la plus récente, Moebius reste une référence, même s'il a souvent été découvert sur le tard et ne constitue plus une source d'inspiration. Bastien Vivès, 28 ans, évoque dans un tweet les aînés «traumatisés» par l'ombre tu