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Une sélection du service Livres de Libération
publié le 5 avril 2012 à 0h00

Essais

Simon Leys Le Studio de l'inutilité

Le Studio de l'inutilité est celui où on lit, menton en main. Que Simon Leys y mette une majuscule renseigne d'abord sur la taille du sien. Qu'il relise insolemment Michaux, célèbre Chesterton, Conrad, Orwell ou celui chez qui il prit son pseudonyme, Victor Segalen (auteur de René Leys), qu'il dénonce la sémiotique de Roland Barthes ou l'évolution politique de la Chine, Leys a un ton : celui du citoyen érudit contre les pouvoirs, mi-Don Quichotte mi-Sancho, à cheval entre enthousiasme et bon sens. Il s'affiche en lutte contre les lieux communs etles importants du sérail : on a rarement vu, réunies en un seul homme, autant de faculté critique et de vanité démocratique. Ses analyses, claires, joyeuses, agressives, donnent au lecteur l'impression d'être plus intelligent et plus libre que ceux qui ne le lisent pas, d'appartenir à un petit club. A propos de la mort de Segalen, il écrit : «Ceux qui le connaissaient conclurent au suicide ; ceux qui l'aimaient conclurent à un accident.» Mais on peut aimer et connaître, et on sent que Leys, renvoyant dos à dos sachants et sentimentaux, aimerait tous les surplomber.

Romans

David Whitehouse Couché

C'est d'abord l'histoire d'un gamin qui voulait vivre tout nu. Puis celle du même gamin qui, devenu adulte, décide d'aller se coucher et de ne plus se relever. En l'espace de vingt ans, il gonfle, gonfle, jusqu'à devenir l'homme le