Des chercheurs marseillais du CNRS ont réussi à inculquer des rudiments d’orthographe à des babouins. Six singes ont participé à l’expérience. Placés devant un écran sur lequel des mots défilaient, ces babouins de Guinée (Papio papio) devaient appuyer sur une forme ovale si le mot était correctement orthographié, sur une croix dans le cas contraire. Un grain de céréale tombait automatiquement d’un distributeur après chaque bonne réponse. Au terme de cet apprentissage, le plus doué des primates a su distinguer 300 mots correctement écrits parmi les 8 000 qu’on lui a présentés. Plusieurs maisons d’édition ont annoncé que, dans ces conditions, elles envisageaient de recréer intra-muros un service correction.
Mieux : selon des documents que Libération s'est procurés en librairie, certains babouins parviennent aussi à écrire des romans. Après un apprentissage assez court, les primates sont mis devant un clavier tandis que sur un écran apparaissent des images de Charlotte, Emily et Anne Brontë. Les singes commencent par se masturber frénétiquement, puis ils se grattent longuement la tête. La plupart finissent par s'endormir. Quelques-uns, cependant, se mettent à tapoter sur le clavier en prenant un air que, dans l'espèce humaine, on qualifierait d'«inspiré». Jaillissent d'abord des phrases courtes et ineptes comme «Le long de River Park, à 7 heures du matin, tout le monde court», ou encore «C'est l'année de mes quarante ans que je suis devenu complètement fou»