Peut-être parce qu'il y est question d'un cinéma, Cet été-là, le nouveau roman de William Trevor, évoque les Splendeurs de l'Alexandra, paru en 1989 aux éditions Alinéa, et repris dix ans plus tard par Joëlle Losfeld. Cela se passait dans une petite ville irlandaise, comme ici. Un narrateur solitaire vieillissait avec le souvenir de ce qu'il avait vécu pendant la guerre, quand il était un adolescent épris d'une femme mariée, et allemande, dont les jours étaient comptés. Le livre était le récit des événements qui avaient conduit le jeune homme à devenir le directeur de l'Alexandra, cinéma à présent désaffecté qui lui avait été légué. Une mélancolie propre à William Trevor agissait, qu'on trouve dans ses nouvelles (ce pour quoi il est le plus connu), et qui irrigue encore Cet été-là : radicale, mais légère, digne.
La salle de cinéma de Cet été-là, qui se passe dans les années 50 (William Trevor est né en 1928) a été ravagée par un incendie. Elle n'aurait aucun rôle dans l'histoire si un des personnages principaux, Florian Kilderry, qui s'exerce à la photographie, ne s'était mis en tête de prendre le délabrement comme sujet. Sa jeune vie est un champ de ruines. Ses parents sont morts en lui laissant des dettes, une villa à l'abandon. Il a été un enfant choyé, à qui on prêtait, ou promettait, plus de dons qu'il n'en avait. Il en dresse lui-même le constat, dans les séquences du roman qui lui sont dévolues.
Love and Summer, annonce le ti