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Critique

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Un nouveau recueil de poésie cinétique par Patrick Bouvet
publié le 25 avril 2012 à 19h07

Patrick Bouvet, c'est de la poésie qui se voit. D'abord, on constate, évidemment, en ouvrant le livre. Les pages de texte sont pleines de blanc. Les vers s'alignent par laisses, avec peu de mots à chaque ligne. Parfois, il y a un bref récit, généralement en trois strophes centrées dans la page. Ou encore, quelques vers s'étagent, en dégradé, d'une marge à l'autre. C'est surtout que Patrick Bouvet travaille sur les images. Pulsion lumière recueille la trace du cinéma comme In situ, Shot, Direct ou récemment Canons utilisaient les clichés, les photos, la télévision, tout le matériel dont nous sommes bombardés. Répondant aux questions de Benoît Laudier sur le site de Chronic'art en 2000, Patrick Bouvet disait : «Notre façon de penser, d'écrire, de s'exprimer est contaminée par les médias, le discours publicitaire, le commentaire "people" des événements. Ecrire à partir de phrases, de fragments "empruntés" n'est finalement pas si éloigné d'une écriture personnelle. […] Je suis un enfant du XXe siècle ; le ready-made, le collage, le cut-up, le corps comme déchet industriel (Shoah), le corps collectif pulvérisé (Hiroshima), la télévision, etc. Quel est le résultat de tout ça ? Quel individu, quel produit suis-je devenu ?»

Le public, plus que l'individu, est sollicité dans Pulsion lumière. Le premier leitmotiv le concernant est :«très apprécié du public». La star qui vient recevoir sa statuet