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Libération

Le sarkozysme en sept saisons

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publié le 27 avril 2012 à 19h46

La France n'a pas tant élu un président de la République en 2007 qu'un sujet de conversation permanent. A défaut de devenir tous «sarkozystes» ou «sarkoziens», les Français ont inventé la «sarkologie» et s'y sont adonnés avec une ferveur jamais démentie. «Le prince est resté au centre de la conversation nationale», constate Christian Salmon. Chacun des «épisodes» de la vie publique comme de la vie privée du Président a rythmé le quinquennat et suscité des interrogations permanentes à la manière d'«un feuilleton intriguant».

Auteur d'un livre fameux Storytelling, ou la machine à fabriquer des histoires, le chercheur avait mis à nu un «nouvel ordre narratif» qui s'est propagé, depuis les années 80, dans les champs du management, du marketing, puis de la communication politique, où il règne désormais en maître. Salmon y dénonçait «le détournement des pouvoirs du récit à des fins de contrôle» et la production d'une «norme narrative» dans l'espace public qui menaçait directement la politique. Cinq ans plus tard, le chercheur reprend le fil ou plutôt le film pour constater l'étendue des dégâts dont il s'était fait l'annonciateur. Dans son dernier ouvrage, Ces histoires qui nous gouvernent, il épingle les «sept saisons» du sarkozysme - sept comme dans toute bonne série télévisée -, chacune avec sa suite d'épisodes et ses personnages familiers, avec en rôle-titre, ce joggeur en Ray-Ban qui, à la fin, réu