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Laplanche,en signes de deuil

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Le cahier Livres de Libédossier
Disparition . Le psychanalyste post-lacanien, dont le nom fut associé à celui de Pontalis, est mort dimanche à Paris à l’âge de 88 ans.
publié le 7 mai 2012 à 21h06

Il y a le Gaffiot, pour les latinistes, le Bailly pour les hellénistes, et, pour les analystes, le Laplanche & Pontalis. A savoir : le Vocabulaire de la psychanalyse (PUF), publié pour la première fois en 1967, maintes fois réédité, traduit dans le monde entier, et qui a constitué une sorte de base de données dont l'«exploitation» a servi à rendre plus solide le cadre de la conceptualité freudienne. Jean Laplanche est décédé dimanche, à l'hôpital de Beaune, des suites d'une fibrose pulmonaire. Il avait 88 ans. Son nom restera à jamais attaché au Vocabulaire, bien que son œuvre, composée d'une vingtaine d'ouvrages, ne se réduise pas à ce travail de référence.

Bon vivant. Né le 21 juin 1924, d'un père bourguignon et d'une mère champenoise, Jean Laplanche eût pu n'être que vigneron, et passer sa vie dans sa propriété du début du XIXe siècle, dans le village de Pommard (Côte-d'Or), ou de cet autre château, avec ses vignes, qu'il vendra en 2004. Mais à cet attachement natif et viscéral à la terre, qui en fera un bon vivant, s'ajoutent la passion pour les choses de l'esprit, qui l'orientera vers la philosophie, la médecine psychiatrique et la psychanalyse, et l'exigence morale, née dès l'adolescence lors de son adhésion à l'Action catholique, qui le conduira à s'engager dans la Résistance en 1943 puis à fonder, avec Cornelius Castoriadis et Claude Lefort le groupe (et la revue) Socialisme ou Barbarie en 1948.

A l'Ecole normale supérieure