C'est une carapace. Difficile à percer derrière des lunettes cerclées, une barbiche blanche et un regard perçant. Intimidant. Michael Connelly est un type qui dégage à peine un sourire. Vous l'apprendrez plus tard : le vrai timide, c'est lui. De ceux qu'il décrit dans ces livres, de qui se rapproche-t-il le plus ? De l'inspecteur «Harry» (Bosch), de «Mickey» (Haller, l'avocat, démocrate convaincu) ou de «Jack» (Mac Evoy, journaliste, dont l'univers se rétrécit à mesure que le papier cesse de se vendre) ? Michael est un peu des trois sans doute. En tout cas, bien caché, un quatrième qu'il dit moins. Lui.
Dans son dernier opus, Volte-face, son «je» va à Mickey, avocat passé procureur. Connelly y décortique un procès, ses coulisses, à propos du meurtre d'une fillette. Le livre est un condensé de cours de droit américain. Il pourrait bien servir de modèle à ceux qui n'ont rien compris à l'affaire Strauss-Kahn, question procédure. Il met un certain temps à s'emballer, mais finit crescendo, l'ADN en guest star.
En avril, Connelly était à Paris et invité d’honneur, à Lyon, du Quai du polar. C’était quasiment l’émeute pour sa venue. Il a reçu la médaille des Arts et Lettres. Il s’étonne de son succès - 54 millions d’exemplaires vendus dans le monde - mais aussi des questions qu’on lui pose, rien que parce qu’on est français. Pour qui vote-t-il ? Pourquoi veut-on savoir ce qu’il met de lui-même dans ses polars ?
Le système Connelly paraît simple. L'éc