Les surréalistes aiment Paris d'un «amour fou». Au départ, le groupe Breton, Aragon, Soupault avait élu domicile et se rencontrait plutôt sur la rive droite. La venue d'autres membres comme Buñuel ou Dalí les amène à fréquenter la rive gauche. La jonction entre les deux rives est faite. C'est cette ville où les surréalistes aiment déambuler, se perdre ou faire des rencontres insolites que fait revivre Henri Béhar dans son surprenant Guide du Paris surréaliste.
Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, les surréalistes «étaient plutôt tournés vers la tradition qu'attirés par les lumières de la ville. Ils étaient en quête d'une cité hantée par la femme, attentifs à tout ce qui, derrière la façade, pouvait leur révéler l'amour», souligne Henri Béhar, universitaire et directeur de revue, qui a supervisé la rédaction de l'ouvrage. Dans les Pas perdus, André Breton écrit ainsi : «La rue que je croyais capable de livrer à ma vie de surprenants détours, la rue avec ses inquiétudes et ses regards était mon véritable élément.»
Henri Béhar invite le lecteur à mettre ses pas dans ceux d'Aragon, de Breton, de Prévert ou de Soupault, en proposant six parcours littéraires. Un de leur livre à la main, on partira donc à la découverte de leurs itinéraires favoris, ceux qui ont servi de décors à leurs œuvres. Certains lieux ayant été transformés ou ayant disparu, il faudra un peu d'imagination «surréaliste» pour «voir par-delà la surface des choses»,