La collection de poésie en poche «Orphée» reparaît. Pour ceux qui la connaissent, il n’y aurait presque rien à ajouter puisqu’ils la regrettent depuis déjà quatorze ans. Pour les autres, que cette nouvelle laissera sans doute de marbre, on serait tenté de croire que son originalité et l’engouement qu’elle a suscité éveilleront leur curiosité. Quand, en 1998, «Orphée» fut forcée de s’interrompre, faute de moyens, les éditions de La Différence prirent la décision de ne pas pilonner leur stock mais de le revendre à des soldeurs. Chaque livraison s’écoulait en un rien de temps. Et ce ne sont pas les bouquinistes qui s’y pressaient pour la valeur marchande mais des passionnés ou des étudiants fauchés qui, ne pouvant tout racheter, venaient se payer là un dernier titre. Preuve que la poésie est devenue bien moins confidentielle qu’on voudrait le laisser croire.
Elle (s’) offre avec «Orphée» ce qui reste aujourd’hui quasi introuvable dans les autres genres : des auteurs contemporains, du monde entier, très souvent traduits pour la première fois en français, dans une édition bilingue et à un prix raisonnable (5 ou 7 euros). La couverture est reconnaissable au dessin d’une tête d’Orphée. Celle de l’artiste serbe Milos Sobaïc a remplacé celle de Júlio Pomar, qui avait elle-même succédé à celle d’Arman.
Difficile à croire mais lorsque cette collection fut lancée en 1989, 36 titres étaient publiés chaque année, édités à 5 000 exemplaires. Par prudence, «Orphée» passe à six nouveaux recuei