A Buenos Aires aujourd’hui, un travesti nommé Luz est retrouvé nu, émasculé, son sexe dans le cul, et une jeune femme disparaît. Jana, une artiste à tête dure d’origine mapuche, et Ruben, un détective en colère, enquêtent chacun sur une affaire. Leur rencontre les conduit vers les fantômes de la dictature. Après Haka et Zulu, Caryl Férey, 44 ans, poursuit avec Mapuche son guide électrique et policier du routard des peuples opprimés.
«J’ai grandi du côté de Rennes et j’ai toujours entendu dire que c’était la crise. Ma mère tenait une petite parfumerie, mon père était VRP pour une multinationale qui fabriquait des emballages. Ils m’ont donné ce prénom, c’est bizarre quand j’y pense, à cause de Caryl Chessman, un condamné à mort américain exécuté en 1960. Nicolas Peyrac en a fait une chanson.
«Moi, j'étais punk-rock. J'écoutais les Clash, la mort de Joe Strummer a été celle du grand frère. Plus tard, je suis devenu pote des Noir Désir. A 17 ans, je voulais être guitariste de rock, mon prof était Pascal Obispo et son groupe s'appelait Words of Goethe. Sur sa guitare, il avait écrit : "mehr licht !" J'ai arrêté la guitare, je voulais écrire. J'ai lu Jules Verne, Jack London, je pensais que la littérature était réservée à des gens sérieux, vieux ou morts. Et puis, à 20 ans, j'ai lu Djian et je me suis dit : "On peut écrire comme ça, presque comme on parle." Avec London Calling, c'est lui qui m'a enlevé une épine