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Libération

Mikhaïl Mitsakis et ses frères d’asile

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publié le 30 mai 2012 à 19h06

Mikhaïl Mitsakis est un écrivain grec né en 1865 et mort à l'asile en 1916. Dans sa préface, Gilles Ortlieb le rapproche de Robert Walser, pour son «psychisme fragile», son «évidente volupté de l'échec» et la façon dont il s'est «ingénié à compliquer la tâche de la postérité en disséminant […] quantité de proses dans quantité de publications, sans trop se soucier de les rassembler en volumes et de leur donner ainsi l'apparence d'une œuvre». «Un chercheur d'or», qui donne son titre au volume traduit en français (quinze ans après le Suicidé au Temps qu'il fait), est cependant un de ses rares textes paru en plaquette, en 1890. Le narrateur rencontre par hasard un ami d'ami qui, par coïncidence, a justement été élevé dans sa famille, de sorte qu'il encombre le narrateur de reconnaissance. Mais, surtout, cet homme se dit le possesseur d'une mine d'or à laquelle manquent seulement des capitaux pour qu'elle fasse la richesse de son propriétaire et de ceux qui s'associeraient avec. Très vite, il se révèle que cette fortune future est une obsession de cet homme. «La richesse était l'unique préoccupation de ses jours et le souci de ses nuits, mais il se faisait une idée pour ainsi dire infantile de l'importance qu'il convenait de lui accorder et des voies qui pourraient l'y conduire. […] Contre tout espoir, cependant, loin de le corriger de son défaut, ces échecs l'aggravèrent ; au lieu de l'assagir, ces insuccès contribuèrent, au contraire, à a