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Berlin s’invite à Fontainebleau

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L’Allemagne est à l’honneur de la 2e édition du Festival de l’histoire de l’art, organisée ce week-end sur le thème du voyage.
publié le 31 mai 2012 à 19h07

«Kennst du das Land ?»

Connais-tu ce pays, où fleurissent les citronniers ? Les mots de Goethe en Italie pourraient s'inscrire au frontispice du Festival de l'histoire de l'art qui ouvre aujourd'hui sa 2édition à Fontainebleau. Films, salon du livre, conférences, débats, expositions au château et visites guidées mobilisent pendant trois jours la ville, autour du thème du voyage et avec l'Allemagne pour invitée. Une rencontre qui s'incarne en Willibald Sauerländer, auquel la conférence d'ouverture rend hommage à 83 ans. Son Siècle des cathédrales, il y a près de vingt-cinq ans, s'inscrivait dans la quête d'un «autre Moyen Age» voulue par la nouvelle école française. Mais il prenait soin d'interroger le postulat de l'opus francigenum,qui posait le sceau de la France sur le gothique européen. Il est de cette galaxie d'étoiles qui a éclairé notre capitale, de l'opératique Rolf Liebermann à l'apocalyptique Anselm Kiefer, en passant par Wim Wenders, Werner Spies (lire p. III) ou Thomas Gaehtgens.

Le temps où tout écrivain, peintre ou penseur devait se confronter à la France est bien révolu. André Chastel, l’historien de l’art qui fit tant pour accueillir les jeunes transfuges, n’est plus.

Que la finance étouffe l’amitié franco-allemande, que cette passion intellectuelle ait ses fragilités (p. II), raison de plus pour tenir ce défi.

Le voyage est au cœur de cette réflexion, les pèlerinages chevaleresques de l'Empire germanique, le déplac