«Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art. Cette botanique de la mort, c’est ce que nous appelons la culture.» En 1953, Alain Resnais et le photographe Chris Marker sortaient un court métrage sur l’art premier, réflexion anthropologique sur les rapports entre la culture, les civilisations et les cycles de la vie.
Soixante ans plus tard, le propos est toujours d’actualité. Intimement liés à la magie, l’au-delà et les esprits, les statuettes, masques ou poupées primitives sont autant de passerelles entre les mondes ; figures protectrices ou inquiétantes, chargées de détourner les maladies, d’apaiser les morts, de conjurer le sort.
De telles problématiques ne pouvaient laisser indifférent le paléopathologue Philippe Charlier qui, en marge de son travail de médecin légiste à l’hôpital de Garches et de ses travaux sur les restes momifiés des grands personnages - Henri IV, Agnès Sorel, Jeanne d’Arc, Richard Cœur de lion… -, parcourt le monde depuis une quinzaine d’années à la recherche de fétiches et autres curiosités de bois ou de terre.
Avec le regard du médecin, il expose sa collection classée par thèmes : les pièces annonçant les naissances, la gémellité ou l'accouchement ; les masques représentant les maladies et les handicaps ; ceux liés au monde des esprits, à la mort et à la folie ; la magie noire et la magie blanche ; les objets sacrés… Une galerie où se mêlent l'étrange, le fantastique et l'émot